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RDC: l’agence anticorruption de Tshisekedi accusée d’extorsion par Access Bank.



Accusée de harcèlement et d’extorsion, l’Agence de prévention et lutte contre la corruption se retrouve au cœur d’un scandale qui menace d’éclabousser la présidence.


Le coordonnateur de l’Agence de prévention et de lutte contre la corruption (APLC), Ghislain Kikangala, a été placé sous mandat d’arrêt provisoire vendredi 18 décembre, après plusieurs heures d’audition au parquet général de la Cour d’appel de Kinshasa-Gombe. Ils est soupçonné d’abus de pouvoir et d'extorsion. Ces actes ont été dénoncés, vendredi dernier, par l'avocat d'Arinze Kenechukwu Oswachale, directeur général de la filiale de la banque nigériane Access Bank.


En début de soirée, ce vendredi 18 décembre, le palais de justice s’était déjà vidé. Mais Ghislain Kikangala n’avait pas encore convaincu l’avocat général, Yves Mwepu Ilunga, qui l’avait convoqué. Des trois personnes attendues, Ghislain Kikangala était le seul à répondre à l’invitation du parquet cet après-midi. Ses deux « chargés des opérations », qui apparaissent dans une vidéo de la banque en train de percevoir en liquide 30 000 dollars US à des heures tardives, le 10 décembre dernier, n’ont pas répondu présents. « Ils ont pris fuite », selon une source judiciaire.


Une autre source proche du dossier a affirmé qu’ils ont envoyé leurs avocats au parquet « pour dire qu’ils ont été envoyés en mission dans la province du Kongo Central », frontalière avec Kinshasa. Ghislain Kikangala, un avocat bruxellois proche de la famille présidentielle, a été entendu durant de longues heures sur les compétences de son établissement, créé par le président Félix Tshisekedi en mars 2020 pour traquer la « délinquance financière » en RDC.


Bien avant de répondre à la convocation, il s’était déjà exprimé dans une émission télévisée au cours de laquelle il avait affirmé que ses deux chargés des opérations n’étaient pas détenteurs des ordres de mission pour percevoir 30 000 des 50 000 dollars US exigés par son agence auprès d'Arinze Kenechukwu Oswachale, dont la banque était accusée de blanchiment d'argent. Une affaire qui avait été révélée par un lanceur d’alerte, l'ancien banquier Israël Kaseya. Il avait passé de longs mois en prison avant d’être libéré.


Une « caution » de 50 000 $

Si la scène fait scandale, c’est parce que plusieurs heures plus tôt, Arinze Kenechukwu Oswachale a été longuement auditionné par des agents de l’APCL.

L’établissement qu’il dirige – filiale congolaise d’une banque nigériane – est soupçonné de blanchiment d’argent depuis qu’un ancien employé licencié, Israël Kaseya, a alerté les services de la présidence. La Cellule nationale des renseignements financiers (CENAREF) s’est saisie du dossier et a ouvert une instruction au mois d’octobre. Arinze Kenechukwu Oswachale a été entendu une première fois le 27 novembre et, trois jours plus tard, son passeport lui a été retiré.


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